Extrait:
Extrait de l'introduction
Inutile de se raconter des histoires : tous les regards sont désormais braqués sur 2012. La prochaine élection présidentielle sera la mère de toutes les batailles. Le débat sur la sécurité, les retraites ou encore l'affaire Woerth ont déjà donné le ton. Le candidat qui sortira des primaires au PS pourra-t-il battre Nicolas Sarkozy ?
Cette échéance passée, la machine électorale se remettra immédiatement en route. Nous sommes face à un mouvement perpétuel. Viendra ensuite 2017. Quelques prétendants sont déjà dans les starting-blocks, mais que deviendront-ils dans sept ans ? Et avec eux, une nouvelle génération arrivera aux responsabilités.
Matthias Fekl et Wladimir d'Ormesson sont de ceux-là. Deux jeunes élus, énarques, magistrats administratifs de profession, amis dans la vie. Mais ils se combattent sur le terrain des idées. L'un est encarté au PS, et l'autre, centriste, est membre de l'UMP.
Y pensent-ils en se rasant ? Devront-ils attendre un âge avancé avant de se retrouver sur le devant de la scène ? Et si nous laissions la politique aux nouvelles générations ? Et si nous confiions les rênes aux tous nouveaux élus qui ont à la fois un regard neuf et une énergie intacte ? Il est légitime de se demander pourquoi il leur faudrait patienter si longtemps pour accéder au firmament, au risque que le système et le temps les aient formatés et usés.
La politique a changé de visage en un peu plus d'un demi-siècle. Et elle va encore évoluer dans un monde où tout s'accélère.
Souvenez-vous : il y a eu les Trente Glorieuses - vingt-huit années, en fait - où la France et les autres pays de l'OCDE ont connu une croissance forte à la suite du plan Marshall, installant, dans les comportements et les esprits, des habitudes de consommation calquées sur le modèle américain. Le choc pétrolier de 1973 est venu doucher ce bel élan. Les années Giscard, pourtant placées sous le signe de la modernité, ont marqué le début d'un lent et inexorable déclin. Dans un même temps, les pays membres de l'Union ont raté le rendez-vous européen, dans l'incapacité de s'entendre sur une politique commune.
À ces trois décennies de bonheur relatif et de progrès indéniables, ont succédé trente autres longues années, souvent difficiles, marquées par un affaissement, voire une disparition des idéologies, dans un monde globalisé et en proie au doute.
Trente ans, c'est justement l'âge de Wladimir et Matthias. Ils étaient de très jeunes enfants quand François Mitterrand est arrivé au pouvoir en 1981, suscitant un immense espoir. L'utopie s'est évaporée deux années plus tard au contact du monde réel, avec l'avènement de la rigueur. La France a connu par la suite une éprouvante série d'alternances politiciennes, avec deux camps qui se sont inlassablement disputé le Graal suprême : l'Élysée, malgré un chômage endémique, une croissance en berne, deux guerres du Golfe, la chute du Mur, le 11 Septembre 2001, et le 21 avril 2002. Avec un pays qui joue à se faire peur, avec un Front National dont les idées se développent dans toutes les couches d'une société devenue méfiante.
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